La sorcière de Portobello , Paulo Coelho
présentation : Vierge, Sainte, Martyre ou Folle ?
Qui est Athéna ?
Athéna a un don de la nature.
Fille adoptive d’une riche famille libanaise, elle part vivre à Londres avec sa famille lorsque la guerre éclate dans leur pays, une guerre dont elle a prédit l’avènement et la gravité. A l’université, elle fait la connaissance de celui qui sera le père de son enfant. Les deux jeunes gens surmontent les difficultés et se marient contre l’avis de leurs familles respectives, mais leur mariage ne résiste pas longtemps aux vicissitudes de la vie moderne.
Devenue mère elle-même, Athéna ne peut s’empêcher de penser à celle qui l’a mise au monde, et part à sa recherche en Roumanie – elle est gitane et s’appelle Lilian. Athéna veut comprendre comment sa mère a pu l’abandonner. Ce qu’elle va découvrir lors de ce voyage changera le cours de sa vie et de celle de son entourage.
Ainsi est née celle qu’on appellera bientôt la sorcière de Portobello qui, au risque de provoquer sa propre perte, mettra ses pouvoirs hors du commun au service des autres
extrait : Deidre O’neill, 37 ans, medecin, connue sous le nom d’EddaSi un jour un homme inconnu nous téléphone, parle un peu, n’insinue rien, ne dit rien de spécial, mais nous accorde cependant une attention que nous recevons rarement, nous sommes capables d’aller au lit le soir même relativement amoureuses. Nous sommes ainsi, et il n’y a aucun problème à cela – s’ouvrir à l’amour avec une grande facilité, c’est dans la nature féminine.
C’est cet amour qui m’a fait accéder à la rencontre avec la Mère quand j’avais dix-neuf ans. Athéna aussi avait cet âge quand elle est entrée en transe pour la première fois grâce à la danse. Mais c’était la seule chose que nous avions en commun – l’âge de notre initiation.
Pour le reste, nous étions totalement et profondément différentes, surtout dans notre rapport aux autres. Comme maîtresse, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même, pour qu’elle puisse organiser sa quête intérieure. Comme amie – même si je ne suis pas certaine que ce sentiment fût réciproque – j’ai essayé de l’avertir que le monde n’était pas encore prêt pour les transformations qu’elle voulait provoquer. Je me souviens que j’ai perdu quelques nuits de sommeil avant de prendre la décision de lui permettre d’agir en toute liberté, de suivre uniquement ce que lui commandait son cœur.
Son grand problème, c’est qu’elle était la femme du XXIIe siècle, alors qu’elle vivait au XXIe – et qu’elle permettait à tous de le voir. L’a-t-elle payé ? Sans doute. Mais elle aurait payé bien plus cher si elle avait réprimé son exubérance. Elle aurait été amère, frustrée, toujours inquiète de « ce que les autres allaient penser », disant toujours « laisse-moi résoudre d’abord ces problèmes, ensuite je me consacrerai à mon rêve », se plaignant sans cesse que « les conditions idéales ne se présentent jamais ».
Tout le monde cherche un maître parfait ; il se trouve que les maîtres sont humains, même si leurs enseignements peuvent être divins – et c’est là quelque chose que les gens ont du mal à accepter. On ne doit pas confondre le professeur avec la leçon, le rituel avec l’extase, le transmetteur du symbole avec le symbole en lui-même. La Tradition est liée à la rencontre avec les forces de la vie, et non avec les personnes qui la transmettent. Mais nous sommes faibles : nous demandons à la Mère de nous envoyer des guides, alors qu’elle envoie seulement des signaux pour indiquer la route que nous devons parcourir.
Malheur à ceux qui cherchent des pasteurs, au lieu de désirer ardemment la liberté ! La rencontre avec l’énergie supérieure est à la portée de n’importe qui, mais elle est loin de ceux qui font porter leur responsabilité aux autres. Notre temps sur cette Terre est sacré, et nous devons célébrer chaque moment.
On a complètement oublié combien c’est important : même les fêtes religieuses sont devenues des occasions d’aller à la plage, au parc, dans les stations de ski. Il n’y a plus de rites. On ne peut plus transformer les actions ordinaires en manifestations sacrées. Nous cuisinons en nous plaignant de perdre du temps, alors que nous pourrions transformer l’amour en nourriture. Nous travaillons en pensant que c’est une malédiction divine, quand nous devrions utiliser nos capacités pour nous donner du plaisir, et pour répandre l’énergie de la Mère.
Athéna a mis au jour le monde richissime que nous tous portons dans l’âme, sans se rendre compte que les gens n’étaient pas encore prêts à accepter leurs pouvoirs.
Nous les femmes, quand nous cherchons un sens à notre vie, ou le chemin de la connaissance, nous nous identifions toujours à l’un des quatre archétypes classiques.
La Vierge (et là, je ne parle pas de sexualité) est celle dont la quête passe par l’indépendance totale, et tout ce qu’elle apprend est le fruit de sa capacité à affronter seule les défis.
La Martyre découvre dans la douleur, l’abandon et la souffrance, un moyen de se connaître elle-même.
La Sainte trouve dans l’amour sans limites, dans la capacité de donner sans rien demander en échange, sa vraie raison de vivre.
Enfin, la Sorcière recherche le plaisir total et illimité – donnant ainsi une justification à son existence.
Athéna a été les quatre à la fois, alors que nous devons généralement choisir une seule de ces traditions féminines.
Bien sûr, nous pouvons justifier son comportement en faisant valoir que tous ceux qui entrent dans l’état de transe ou d’extase perdent le contact avec la réalité. C’est faux : le monde physique et le monde spirituel sont la même chose. Nous pouvons entrevoir le Divin dans chaque grain de poussière, et cela ne nous empêche pas de l’écarter à l’aide d’une éponge mouillée. Le divin ne disparaît pas, mais il se transforme en une surface propre.
Athéna aurait dû faire plus attention. Si je réfléchis à la vie et à la mort de ma disciple, il vaut mieux que je change un peu ma façon d’agir.
de nombreux extraits sur le blog de l'auteur :
http://fr.paulocoelhoblog.com/witch-of-portobello/
une présentation en vidéo :
http://www.lasorcieredeportobello.fr/video.php
mon avis : j'ai adoré ce livre.
Dès le premier coup d'oeil, j'ai été attirée par ce livre : Paulo Cohelo, auteur modialement connu, dont vous avez peut être lu le best seller "l'Alchimiste", écrit sur une sorcière !
je parcours la présentation : l'héroïne s'appèle Athéna (Déesse que j'affectionne particulièrement).
On retrouve dans ce livre l'esprit de l'Alchimiste : il s'agit d'un voyage initiatique.
Il est écrit sous forme d'interviews de personnes ayant connu Athéna, ayant partagé avec elle certains momments de sa vie. L'auteur nous laisse ainsi une certaine distance favorisant un esprit critique, tout en nous poussant à nous intéresser à cette femme, à chercher à coprendre ce qu'elle était.
C'est un livre captivant, qu'on a du mal à lâcher avant la fin. Dès le début l'auteur nous informe que l'héroïne a été assassinée dans des circonstances assez mysterieuses...
autre point positif plus terre à terre : en livre de poche, l'exemplaire neuf que j'ai ne coûte que 6 €.